Inspirée par Anne Hébert
novembre 2001
par Denise Pelletier
CHICOUTIMI(DP) - Guylène Saucier a pensé qu'elle pourrait être écrivain après avoir lu le roman «Les chambres de bois», d'Anne Hébert. Elle avait 14 ans. «Je me suis sentie proche de ce ton, de cet univers, c'est quelque chose qui m'était accessible», dit-elle. Sa famille, à Louiseville en Mauricie, était d'ailleurs très ouverte à l'écriture, à la littérature. Elle s'est donc dirigée vers l'étude des langues, espagnol et allemand à l'Université Laval. Elle a publié des nouvelles dans des magazines, gagné des concours, organisés par Radio-Canada et par l'Office franco-québécois pour la jeunesse. En 1984, elle publiait un premier roman, «Motel Plage St-Michel», chez VLB, puis, en 1992, un deuxième, intitulé «Sarabande», chez Québec-Amérique. Et «Le Cheval habillé de bleu» vient de paraître chez Leméac. Plusieurs années séparent la parution de ces ouvrages, mais Guylène Saucier n'a pas cessé d'écrire: «je recherche la perfection dans l'expression, je travaille la sonorité des mots, le rythme de la phrase: cela prend du temps et je me retrouve toujours avec plusieurs versions», dit-elle.
Attirée par le théâtre, elle a songé à devenir comédienne. Son frère Patrick Saucier est d'ailleurs metteur en scène à Québec. Mais elle a hésité devant le travail en équipe, la vie nocturne, les exigences du métier: «ce n'était pas fait pour moi», dit-elle.
Au départ peu familière avec le monde de la peinture, elle l'a découvert en suivant des cours d'histoire de l'art et de dessin à l'Université de Sherbrooke. Son conjoint, plus sensible à cette forme de création, l'a encouragée, lui a fait comprendre que c'était possible. Après un an de cours, d'ailleurs, elle présentait sa première exposition et découvrait que la peinture occuperait une place importante dans sa vie.
Au cours des années, sa technique et son style ont évolué, même si elle a presque toujours peint des enfants. «J'ai peint des adultes à une certaine époque, mais ils avaient l'air tellement naïf qu'ils ressemblaient à des enfants», dit-elle.
Elle travaille à l'huile la plupart du temps. Mais au cours de ses deux grossesses, elle a délaissé ce médium, dont elle craignait les effets toxiques, pour l'aquarelle. «Cela m'a permis de progresser beaucoup dans mon contrôle de la couleur, parce que, en aquarelle, le papier boit l'eau et absorbe les pigments. Il faut donc augmenter l'intensité de la couleur». De retour à l'huile, elle a mis en application cette découverte, ce qui rend, selon elle, ses toiles d'aujourd'hui plus lumineuses, plus vivement colorées que celles d'autrefois.