Dénicher l'oeuvre sous le numérique
février 2000
par Denise Pelletier
CHICOUTIMI(DP) - Sébastien Dion est installé à Séquence devant un ordinateur et une tablette graphique, il utilise des logiciels qui lui permettent de créer, d'animer, de modifier et de projeter des images. Il a placé au mur des oeuvres présentées lors de l'exposition «Sous la peau», qu'il avait présentée à la galerie Engramme de Québec: les oeuvres combinent la numérisation, l'infographie, l'impression et la peinture.
«Je suis placé dans des conditions de travail idéales», dit-il, expliquant qu'il peut créer tout en observant ses oeuvres: «cela me permet d'observer mon travail, d'explorer certains points. De plus, je vais pouvoir enregistrer toutes les étapes de mon travail, et les projeter ensuite, comme un film: mais ce ne sera pas un vidéo, plutôt une image en mouvement», précise-t-il. Il compte également explorer, grâce au logiciel QuickTime VR, les possibilités de filmer un sujet dans toutes ses dimensions.
Comme tout ce qui touche le numérique, cette infinité de possibilités d'images peut finir par fausser les données et produire des canevas inattendus. C'est justement ce qui provoque chez Sébastien Dion une interrogation sur les nouvelles technologies. Il y a des négatifs, des estampes, l'infographie, la peinture: «on se demande finalement où est l'oeuvre», dit-il. Et dans le cas d'un film panoramique autour d'un objet, on peut se demander où était l'artiste. Faut-il explorer l'infini des possibilités de l'imagerie numérique ou sinon, selon quels critères effectuer des choix: voilà une autre question soulevée par les nouvelles technologies.
Concrètement, il pense produire, au terme de sa résidence, des oeuvres en utilisant la numérisation, les logiciels de dessin et d'animation, et la tablette graphique: elles seront imprimées sur papier, ou projetées au mur. Il pense aussi à une projection numérique, qui sera comme un vidéoclip de son travail, et aussi colliger les déchets, les rebuts, les essais qui n'auront pas fonctionné.
Récipiendaire du prix «jeune carrière» de la dernière Biennale du Dessin, de l'estampe et du papier matière à Alma, Sébastien Dion vit et travaille à Chicoutimi. Il a obtenu son baccalauréat en peinture de l'UQAC, puis il s'est associé à Estampe Sagamie, ce qui l'a conduit à s'intéresser aux nouvelles techniques d'impression.