De la poterie à la création pure
février 1999
par Denise Pelletier
CHICOUTIMI(DP) - Native de Chicoutimi, et ayant passé son enfance à Chambord au Lac-Saint-Jean, Suzanne Tremblay a toujours aimé dessiner, façonner des objets, mais elle ne se destinait pas vraiment à une carrière d'artiste. Après son bac en arts plastiques à l'UQAC, elle s'est dirigée vers l'enseignement.
Cependant, un jour, elle a vu un potier travailler sur son tour: «ce fut un coup de foudre, à la fois pour la matière et pour la technique, j'ai voulu faire cela moi aussi», dit-elle. Alors elle s'y est mise, ouvrant à Chicoutimi un atelier jumelé à une boutique appelée «Le pot de terre», qu'elle a animé pendant plus de dix ans. Elle créait alors des vases, pots et autres objets en céramique.
Le public a ensuite délaissé ce type d'objet artisanal, qui avait suscité beaucoup d'engouement dans les années 60. Et Suzanne Tremblay voulait quant à elle aller plus loin, se diriger vers la création artistique, avec ce matériau toujours stimulant pour elle qu'était l'argile. Elle a donc fait sa maîtrise en arts à l'UQAC, puis entamé une carrière d'artiste, rythmée notamment par des expositions solos et des travaux d'intégration des arts à l'architecture, trouvant toujours dans la nature le point de départ de son travail de création.
L'une de ses plus belles périodes a été 1997-98, alors qu'elle a procédé à la cueillette de ses bois pour l'exposition «Plantation particulière» et présenté celle-ci à la Biennale de Trois-Rivières. C'était un travail solitaire, qui combinait deux éléments complémentaires: la répétition routinière (sortie, trajet) et la variété (état d'esprit, découvertes, température). Variations sonores aussi: elle avait même eu l'idée d'enregistrer le son des glaces bougeant autour de l'Anse-aux-Foins.
Après avoir dû ralentir son activité créatrice pour des raisons de santé, Suzanne Tremblay se sent maintenant d'attaque, elle a plusieurs idées en tête et compte entreprendre la réalisation d'un nouveau projet après les Fêtes.