Lynda Parent

Des années de recherche et d'expérimentation
février 1999

par Denise Pelletier

CHICOUTIMI(DP) - Si, dès cette première exposition, les oeuvres de Lynda Parent apparaissent très maîtrisées, issues d'une technique parfaitement assimilée, c'est que l'artiste s'est en quelque sorte préparée pendant de nombreuses années. Tout ce temps, elle a recherché, découvert, expérimenté des matériaux comme le papier, le sable, les couleurs.
Comme ses expériences étaient déjà faites, elle a pu, pour ainsi dire, aller droit au but et obtenir d'emblée les résultats qu'elle recherchait, pendant cette période de deux ans où, poussée par un sentiment d'urgence, elle se rendait à son atelier au moindre temps libre, la nuit, les fins de semaine, après le travail. Produire pour produire, ce n'est pas son style: elle estime important d'attendre la motivation, l'envie de dire quelque chose. Il faut aussi que le corps soit en état de réceptivité, ce qui apporte la souplesse nécessaire pour accomplir des gestes de la création, comme si un courant passait de l'extérieur vers l'intérieur du corps, et ensuite en sens inverse, explique l'artiste.
Lynda Parent a toujours aimé le dessin, les arts plastiques. Elle a d'abord fait un bac spécialisé en enseignement des arts plastiques à l'UQAC, puis elle a travaillé, souvent à temps partiel, donnant des ateliers aux jeunes et aux adultes, tout en élevant ses deux enfants.
Puis en 1989, souhaitant pouvoir travailler à temps plein, elle a fait un bac en psychologie à l'UQAC. C'est là qu'elle a découvert la méthode projective graphique, qui l'a éclairée sur le sens de sa production et de celle des autres. Une méthode qu'elle a utilisée pour mettre au point des ateliers d'art thérapie dans un centre d'hébergement pour adultes.
Actuellement elle enseigne les arts plastiques dans des écoles de la Commission scolaire de la Jonquière, à des élèves de la première à la troisième année. Les enfants la stimulent dans son travail: elle les incite à explorer leur propre univers, en se tenant loin des clichés et des stéréotypes. Ainsi, avec ses groupes d'élèves, elle prépare actuellement un projet d'hommage à Riopelle, leur faisant expérimenter et approfondir la technique du pochoir.