Spirale en mouvement et en devenir
février 1999
Denise Pelletier
CHICOUTIMI(DP) - Aujourd'hui se termine à la galerie L'Oeuvre de l'autre l'exposition de Ginette Saint-Amant, qui présente le résultat d'un travail en résidence effectué pendant dix jours. Les oeuvres achevées y côtoient des éléments issus d'un travail de laboratoire, lesquels pourraient éventuellement servir de point de départ pour d'autres projets, nous explique l'artiste rencontrée sur les lieux mêmes de son exposition.
Elle a intitulé son travail «Spirale en expansion, art-science-nature», car elle a principalement travaillé sur le thème de la spirale et du mouvement. Elle a eu recours à un musicien et à une danseuse, cette dernière improvisant des mouvements sur la musique, mouvements que Ginette Saint-Amant a cherché à capter dans des dessins au crayon. Elle a effectué des recherches sur la spirale, dans le corps, dans le ciel, dans la nature. Dessiné des formes géométriques par terre, utilisé des estampes sur papier-matière, de forme spiralée, qu'elle avait intégrées à une précédente exposition. En forme de spirale également, les cornes d'une tête de mouflon réalisée en fil de fer.
Elle a utilisé le papier de plusieurs façons, notamment de petites eaux-fortes qu'elle a ensuite pliées selon la technique de l'origami, leur donnant une forme semblable à celle des samares de l'érable: comme celles-ci, les estampes pliées tombent lentement en tournoyant sur elles-mêmes. Elle a aussi travaillé les formes intermédiaires de l'estampe, à partir du thème de l'arbre, dans lesquelles elle a découpé des carrés de plus en plus nombreux, tels des fragments, des esquisses.
Et dans la deuxième salle, elle a réalisé une installation comportant, comme élément principal, une grande toile à cinq branches en corde brute, dont la forme rappelle celle d'une galaxie ou d'une toile d'araignée. Par terre, elle a dessiné des cercles concentriques en sable rouge du lac Kénogami, tandis que des images de mains noires sur fond rouge sont projetées par diapositives sur le mur, et qu'un dispositif sonore fait entendre la musique de Carol Dallaire combinée aux bruits mêmes du travail de l'artiste en résidence.
Pendant tout son séjour en galerie, Ginette Saint-Amant a accueilli des visiteurs, notamment des étudiants, avec lesquels elle a discuté de son travail. Venant tout juste de compléter une maîtrise en art à l'UQAC après avoir travaillé longtemps comme artiste autodidacte, elle veut maintenant s'attacher à construire des installations et projets multidisciplinaires.