Formes spectrales et troublantes
janvier 1999
par Denise Pelletier
CHICOUTIMI(DP) - L'exposition «Figures», présentée par Élène Tremblay à la galerie séquence jusqu'au 12 février, comprend un petit nombre de photos, sur la plupart desquelles on distingue une, ou parfois deux formes humaines blanches, évanescentes et spectrales. L’aspect des vêtements laisse à penser qu’il s’agit de femmes, on croit distinguer une petite fille portant un déguisement, mais on tente en vain d’en savoir davantage. Les contours sont flous, et les personnages sont évoqués dans une sorte de poudroiement lumineux et blanc qui se détache sur un fond sombre.
Sur une série de photos, ce ne sont pas des formes humaines qui sont en blanc, mais des cercles lumineux. Le spectre est sur le point de retourner au néant: c'est l’effacement quasi total. Comme elles sont en noir et blanc, les images font penser à ces films d’horreur très anciens, dont on se demande aujourd’hui comment ils ont pu effrayer les spectateurs d’autrefois tant ils clignotent, sautillent et semblent simplistes. Des films muets, bien sûr, comme le sont ces photographies de fantômes sans visage qui peuvent, selon l'état de celui qui les regarde, provoquer l’insécurité ou servir de support aux fantasmes les plus secrets.
Native de Rimouski, Élène Tremblay vit et travaille à Montréal, elle a exposé aux États-Unis et en Europe. Elle s’intéresse depuis quelques années à la création d’oeuvres sur Internet: sur son site, elle présente des personnages qui exécutent de court mouvements avant de disparaître, tels de véritables spectres numériques.