Ses oeuvres en papier présentées en Belgique
mai 1996
par Denise Pelletier
JONQUIERE(DP) - Elle est comme ça Hélène Soucy: elle travaille longuement sur des oeuvres qui demandent du temps, de la patience, de la précision, sans trop s'inquiéter de savoir si elle pourra les exposer, les montrer, les vendre. Et régulièrement, on lui propose quelque chose, une occasion de mettre en valeur son travail.
C'est encore ce qui vient de se produire: Hélène Soucy exposera en Belgique, soit à la galerie Trièdre de Bruxelles, du 23 juin au 25 août prochain. Par la suite, elle alimentera régulièrement des boutiques de Belgique qui vendront ses pièces en papier. Chez elle, dans sa maison atelier de Jonquière, elle invite les visiteurs à prendre place sur la chaise qui lui a valu le prix du concours d'excellence de Métiers d'art en 1994, et qu'elle a repeinte depuis. Elle est en train de fignoler l'oeuvre qui constituera la pièce principale de l'exposition. Intitulée «Elle a passé une belle journée», c'est une robe grandeur nature, de style romantique, évoquant à la fois le passé, la féminité, le rêve, l'univers des fables. Cette robe et ses accessoires sont entièrement faits de papier, comme tout ce que crée désormais Hélène Soucy.
Après quelques recherches et hésitations, l'artiste, qui est originaire de La Baie, et qui a travaillée plusieurs années en Estrie comme créatrice de costumes pour le théâtre, a acquis la certitude que le papier sera son matériau. Elle utilise en général du papier de type kraft, qu'elle achète en rouleaux. Elle le teint, le découpe, l'agence de diverses manières. Par exemple, elle tord des languettes pour en faire des fils torsadés qu'elle utilise ensuite pour créer des objets qui semblent être en filet. Elle peut aussi découper le papier comme le tissu d'une robe. Ou s'en servir pour fabriquer des fleurs qui servent d'ornements.
Et surtout, avec le papier, Hélène Soucy fait de la dentelle, minutieusement découpée avec de très petits ciseaux. «C'est cela qui a intéressé les Belges, je crois, à cause de la dentelle de Bruges», dit-elle.
Cette proposition lui a été faite à la suite de sa participation à l'exposition sur les anges, qui a été présentée au musée William Price de Kénogami à la période des Fêtes. Une touriste belge de passage a été emballée par les pièces d'Hélène Soucy. De retour dans son pays, elle a contacté des galeries, qui ont ensuite contacté l'artiste. Hélène Soucy ne sait pas encore exactement combien d'articles elle va exposer à Bruxelles. Elle attend de connaître les dimensions de l'espace qui lui sera réservé à la galerie Trièdre. Il y aura certainement la robe, les souliers, le chapeau, peut-être quelques fleurs, et peut-être aussi un mouton. «Si c'est possible, j'aimerais que la pièce soit associée à un tronc ou à une branche d'arbre, ce serait logique puisqu'elle est faite de papier», dit Hélène Soucy. Le transport d'une pièce aussi fragile ne devrait pas poser de problème majeur: il s'agira de lui fabriquer une boîte solide, en bois, ce dont l'artiste se chargera elle-même.
Hélène Soucy souhaite pouvoir se rendre en Belgique pour monter son exposition et assister au vernissage.