Bête de somme: une affiche-poème
juin 1995
par Denise Pelletier
CHICOUTIMI (DP) - Guy Génois s'intéresse à l'écriture et la pratique depuis nombre d'années. Pour son premier lancement public, il a choisi l'affiche, format non pas entièrement inédit mais tout de même plus rare que celui du livre.
Il lançait donc jeudi à Chicoutimi l'affiche-poème «Bête de somme», qui comprend un poème portant ce titre et la reproduction d'une acrylique sur toile d'Andrée Goupil. Il a fait la lecture d'autres poèmes qu'il a écrits à Chicoutimi et à Petit-Saguenay, un lieu où il se retire pour écrire dès qu'il dispose de quelque temps libre.
Son affiche a été tirée à 1000 exemplaires et lancée à Québec il y a quelques semaines. Elle est disponible dans certaines galeries et librairies. L'oeuvre d'Andrée Goupil n'a pas été produite dans le but d'illustrer le poème: l'artiste ignorait totalement l'existence du poète au moment où elle a peint cette toile, et celui-ci a acquis l'oeuvre en 1990. Il y a reconnu, au centre en rouge, un cheval, la bête de somme par excellence, qui semble flotter entre la vie et la mort.
Le poème de Guy Génois évoque la situation du Québécois, son histoire, son asservissement, son état d'esprit où se mêlent docilité, fierté et espoir. «Je suis bête de somme/ Ça prend de tout dans l'écurie/ J'ai des cousins/ Coursiers boursiers/ Anglo-arabes et Grande-Allée», écrit-il entre autres.
Bien que le poème n'ait pas été créé spécifiquement pour la Fête nationale, le dernier paragraphe semble tout de même y faire allusion, puisque, parlant de cette bête de somme, le poète écrit: «Et j'ai vu dans ses yeux/ Des étincelles de la Saint-Jean/ Sous son oeillère et sa paupière/ De grands feux qui ont nom/ Liberté beauté et mors aux dents».
Originaire de Québec, Guy Génois travaille comme orienteur à la commission scolaire Chauveau. À temps partiel: c'est un choix qu'il a fait afin de pouvoir consacrer le maximum de temps à l'écriture.