Un parcours le long du Saguenay
octobre 2002
par Denise Pelletier
(DP) - Saguenéen d’adoption, Daniel Dutil n’a nullement l’intention de quitter la région une fois la retraite venue. Partir de chez lui, à Jonquière, pour se rendre à Chicoutimi en longeant le boulevard Saguenay, observer les différentes variations de la lumière (son matériau de base après tout) sur le Saguenay selon l’heure, le jour, le temps ou le vent qu’il fait, il s’y est habitué et pourrait difficilement s’en passer.
Il a découvert la photographie quand un professeur du secondaire lui a mis une caméra entre les mains et donné quelques conseils pour réaliser des images. Le temps du collégial venu, il a décidé de quitter son Lac Saguay natal pour s'inscrire au nouveau cours de technologie des communications, l'ancêtre du programme d'Art et technologie des médias, qui venait d'être ouvert au Cégep de Jonquière. C'était il y a 30 ans: il a pris l’autobus pour Jonquière, où il n'avait jamais mis les pieds. Il voulait bien sûr développer ses connaissances en photo. Il a suivi notamment des cours donnés par Hans Kreber, qui a été son guide et son mentor. C'était la photo d’illustration publicitaire qui l'attirait alors.
Il a d’ailleurs travaillé un temps pour le publicitaire Claude Cossette, à Québec. Il a été animateur culturel au CNE, puis il s'est inscrit au Baccalauréat en enseignement des Arts Plastiques à l'UQAC, où il a aussi fait une maîtrise quelques années plus tard.
«J'ai eu beaucoup de contacts avec diverses formes d’art, et d’échanges avec des créateurs, et ma vision de la photo a commencé à changer. J’ai eu envie de la développer dans l’espace, d’explorer d’autres dimensions, d’intégrer la vidéo et la sculpture à mes créations». Et c’est ainsi qu'est née sa première installation: «Pierres», en 1976.
Il a été l'année suivante engagé comme professeur au Département des Arts du Cégep de Chicoutimi, où il enseigne toujours. Il a été aussi pendant plusieurs années chargé de cours en photographie et sculpture à l'UQAC et demeure fort actif dans le milieu de l'enseignement des arts collégial et universitaire. Le contact avec les étudiants est important: il lui permet d’équilibrer deux aspects de sa pratique, création et enseignement. «Les étudiants nous font progresser, c’est comme une formation continue», dit-il.
Depuis 25 ans, Daniel Dutil a offert une dizaine d'installations et d'expositions individuelles, et participé à près de 50 expositions collectives, dans la région et à l'extérieur. Il a aussi réalisé une quinzaine d'oeuvres publiques extérieures ou intégrées à des bâtiments ou à des sites. On lui doit par exemple la sculpture et verrière «Aire de transit lumière-matière», au Centre National d'exposition. Ainsi que d'autres sculptures murales ou verrières, entre autres à l'École Ste-Monique, à la bibliothèque de St-Félicien, au pavillon Wilbrod-Dufour d'Alma, à l'école St-Laurent de Jonquière et à l'école des Jolis-Prés de Laterrière. Et il a d'autres projets en tête.
Très actif dans le milieu de l'art régional, Daniel Dutil a participé à nombre d'activités d'intervention sociale et culturelle, à titre de concepteur et d'initiateur ou encore comme membre d'organisations, de galeries et pour la réalisation de divers projets collectifs.