Lucie Lapointe

Attendre sagement son heure
janvier 2003

par Denise Pelletier

(DP) - Quand elle avait sept ans, Lucie Lapointe a visité l’atelier d’un artiste peintre avec ses parents, et ce fut une véritable révélation. Fortement impressionnée, elle a compris qu’elle voulait elle aussi faire cela, créer des images colorées qui «parlent» à ceux qui les regardent. Tous ces dessins qu’elle faisait quasi machinalement depuis des années allaient lui servir, enfin.
Cependant, elle a sagement attendu son heure, tout en continuant à dessiner chaque fois qu’elle en avait l’occasion. L’heure est venue ... en plusieurs étapes. D’abord à 19 ans, pendant une courte période où elle s’est retrouvée sans travail: elle est allée acheter des toiles et des tubes de couleurs et a peint pendant deux mois. Ce qui a confirmé son goût et sa passion pour la peinture.
Mais ensuite, elle a décidé de remettre à plus son projet de devenir peintre. Elle a travaillé un peu, puis elle s’est occupée de ses enfants. Dès qu’ils furent à l’école, elle a recommencé à peindre, cette fois plus sérieusement: pendant quatre ans, elle s’est formée. Elle a suivi quelques ateliers avec Jean-Paul Lapointe et Marcel Fecteau, et pour le reste, elle y est allée avec sa sensibilité, d’abord à tâtons, puis,
l’expérience venant, avec de plus en plus d’assurance. Elle s’est présentée à la foire des artistes Alcan: elle n’a pas gagné de prix la première année, mais elle a récidivé et remporté des prix lors d’éditions subséquentes de cette manifestation, et Alcan lui a commandé l’illustration de ses cartes de Noël pendant six ans. Peu à peu, les événements, expositions, récompenses s’accumulent.
Elle est représentée aujourd’hui dans une demi-douzaine de galeries. Une de ses oeuvres était reproduite sur les cartes de Noël de la Banque Nationale en 2002, tirées à plus de 100 000 exemplaires. Et pour Noël 2003, elle illustrera une carte de souhaits de l’UNICEF, ce qui représente un grand nombre d’exemplaires (elle ne sait pas combien) distribués à travers le monde. Elle a aussi une oeuvre dans le calendrier 2003 de la galerie Jeanine Blais, et dans l’agenda Utilis.
Une caractéristique très originale de Lucie Lapointe: elle accepte les commandes pour des «portraits de famille». Parfois elle visite la famille en question, mais pas toujours: le client lui explique ce qu’il veut sur la toile en lui énumérant les personnages, enfants, parents, grands-parents et autres, l’activité ou les activités dans lesquelles on voudrait les voir évoluer. A partir de là  l’artiste, guidée par son inspiration, imagine la scène, compose l’image et  réalise le tableau. «Les gens sont toujours très satisfaits, certains sont même très émus en découvrant ma toile», dit-elle.
Très intéressée par l’ordinateur (elle a d’ailleurs déjà travaillé dans un service informatique), Lucie Lapointe se sert de cet outil pour à peu près tout: elle y transmet ses photos numériques, des photos de ses oeuvres, tout son courrier, les modèles de contrats et de reçus, bref c’est un outil essentiel pour elle.
Au cours de l’année dernière, elle a entre autres créé son propre site Internet, que l’on trouve à www.lucielapointe.com. «Je l’ai fait par les soirs, dans mes temps libres, cela m’a pris quatre mois parce que je n’avais pas d’expérience, mais j’ai beaucoup aimé ce travail», dit-elle. Elle y a placé divers renseignements: description de son parcours, de ses choix esthétiques, ainsi que ses coordonnées et des photographies de ses oeuvres. Résultat: on la contacte de partout, de France notamment: la  négociation et la signature du contrat  d’achat se déroulent parfois entièrement par courriel.