Création, restauration, bricolage
janvier 1999
par Denise Pelletier
LAC KENOGAMI(DP) - «Patenteux» dans l'âme, Harold Bouchard peut donc concilier son goût pour les travaux de précision qui tiennent du bricolage et son côté créateur, un héritage familial qu'il partage avec ses deux soeurs, l'une peintre sur soie, l'autre créatrice de costumes pour le théâtre. La création pour concevoir, inventer les formes, et la technique pour réaliser l'idée, et aussi parfois pour installer les pièces: dans le bois, dans la pierre, il faut utiliser divers matériaux, jouer à l'électricien ou au maçon, inventer des types de fixation, ce qui plaît bien à Harold Bouchard.
Il fait aussi beaucoup de restauration. Par exemple celle des vitraux provenant de l’ancien cinéma Capitol, de Chicoutimi, très abîmés par le temps, qui ont été donnés au Musée du Saguenay récemment. Harold Bouchard a fait une proposition de restauration, il attend la réponse du Musée.
Parmi ses travaux importants, on note celle du musée Sir William Price et de la cathédrale de Chicoutimi. Il a créé et installé des vitraux à l'église de Normandin, à la polyvalente de Normandin, au Musée du Fjord, à la maison Notre-Dame du Saguenay. Il a aussi réalisé des ensembles de vitraux, lampes et gravures sur verre dans des restaurants, bars et hôtels de la région, comme le Jean-Dequen, le Deauville, Le Napoléon. Par ailleurs, il réalise plusieurs sculptures et pièces gravées offertes comme trophées par divers organismes, associations et municipalités.
Il travaille aussi beaucoup pour des particuliers. Lampes Tiffany, verrières, mobiles, paravents, divisions murales, portes de toutes tailles: il cherche à comprendre et à réaliser le désir de son client, à marier son oeuvre avec l'environnement dans lequel elle sera placée. Par exemple, dans une maison victorienne de Montréal appartenant à des gens originaires du Saguenay, il a créé un vitrail sur lequel on reconnaît le tracé du Fjord.
Pour la comédienne Louisette Dussault, qui lui avait demandé une image la représentant avec ses deux jumelles, il a imaginé, sur un vitrail, une scène quotidienne et cocasse se déroulant dans une baignoire.
Outre sa formation avec Pierre Osterrath, Harold Bouchard a effectué des stages de perfecionnement, dont un en France, à Paris, Chartres, Reims, et suivi quelques cours, mais il a beaucoup appris par lui-même.
Il a présenté, entre 1979 et 1988, plusieurs expositions solo, surtout à Chicoutimi, et participé à des expositions de groupe. Il reçu plusieurs prix et mentions spéciales, et exposé pendant plusieurs années au Salon des Métiers d'art. Il regrette de ne plus pouvoir le faire depuis quelques années, mais ce n'est plus possible pour lui à cause de l'abondance du travail.
Toujours intéressé par le cadre social dans lequel s'exerce son métier, Harold Bouchard a été et est encore membre de plusieurs associations professionnelles, il fait notamment partie du nouveau regroupement d'artistes la Maestria, fondé l'automne dernier.