Florence Gagnon

Les églises de Jonquière
Une idée toute simple qui a pris de l'ampleur
Octobre 1994

par Denise Pelletier

JONQUIERE (DP) - C'est le résultat de trois ans de travail que présente Florence Gagnon au CNE sous le titre «Les églises de Jonquière». Il s'agit de toiles à l'huile qui représentent plus d'une vingtaine d'églises du diocèse de Jonquière.
Pourtant, au départ, Florence Gagnon n'avait pas l'impression d'entreprendre un travail de cette envergure. Ainsi qu'elle le raconte en entrevue, tout cela est parti d'une simple idée. «J'étais dans mon église, Sainte-Famille, et je cherchais à me souvenir des circonstances dans lesquelles mes parents avaient acheté une station du chemin de croix, mais j'avais oublié». Alors elle s'est dit: «si un jour je ne puis plus fréquenter cette église, est-ce que je m'en souviendrai? Pour ne pas risquer d'oublier Sainte-Famille, l'église qu'elle fréquente depuis nombre d'années, garder le souvenir vivant, elle a décidé de la peindre.
La tâche correspondait parfaitement aux goûts et aux capacités de Florence Gagnon, qui n'est pas une débutante dans le domaine de la création. Elle a longtemps fait de l'artisanat, tapisserie, haute lice, puis de la peinture sur porcelaine, et enfin de la peinture sur toile. «J'ai commencé la peinture assez tard, et je ne veux pas en faire une carrière. De toute façon, à mon âge, ce ne serait pas possible», dit l'artiste qui est dans la soixantaine.
Puis, voyant que l'église anglicane de Kénogami (Saint-James the Apostle), dans la cour de laquelle elle jouait étant enfant, allait être déménagée pour devenir le musée Price, elle a aussi voulu en garder le souvenir: ce fut l'occasion d'une autre peinture. Ensuite, elle a mis sur toile l'église Saint-Dominique, que fréquentait sa mère.
Se prenant au jeu, Florence Gagnon a décidé de faire ce travail de façon plus systématique. Pour chaque église qu'elle entreprenait de peindre, elle faisait aussi des recherches dans les archives des paroisses, pour connaître son histoire, le nom des architectes, la date de construction. Elle a aussi mis tous ces renseignements par écrit.
Alors qu'elle avait réalisé une dizaine de toiles, quelqu'un a vu les photos de ses oeuvres et lui a dit qu'il faudrait absolument q'elles soient montrées au public. Florence Gagnon a alors fait une demande pour exposer au CNE et son projet a été accepté, on peut donc y voir «Les églises de Jonquière» jusqu'au 20 novembre.

Des textes aussi

Chaque toile est accompagnée d'un carton sur lequel est inscrit un texte explicatif à caractère historique, extrait du document que l'artiste a écrit pour faire état de sa recherche. Croyante et pratiquante, Florence Gagnon a aussi ajouté, sur chaque carton, un court texte illustrant son sentiment, ses impressions personnelles pour l'église en question.
«Quand je peignais une église, j'allais la voir plusieurs, fois, je faisais des croquis, prenais des photos de référence et puis je peignais dans mon atelier: j'avais l'impression que l'église me parlait, et c'est cela que j'ai voulu refléter dans mes petits textes», dit-elle.
Chaque église est peinte dans son environnement, et la plupart sont vues en hiver: «j'ai plus le temps de peindre l'hiver, car l'été je suis au chalet», dit Florence Gagnon qui avoue, après trois ans de ce travail dans le domaine figuratif, avoir envie d'explorer une peinture plus contemporaine, «j'ai le goût de travailler avec la lumière», dit-elle.