Gisèle Tremblay

La vie en couleurs exubérantes
juillet 1997

par Denise Pelletier

CHICOUTIMI(DP) - Ce qui frappe au premier coup d'oeil jeté sur l'exposition de Gisèle Tremblay, ce sont les couleurs. Vives, dans des tons francs de bleu, de rouge, de jaune et de vert, elles font littéralement vibrer la salle 2 d'Espace Virtuel, où l'exposition est présentée jusqu'au 25 juillet.
Ce sont six toiles de grand format, non encadrées, coiffées du titre «Réminiscences projectives». Ce déluge de couleurs étonne quelque peu chez une artiste moderne, qui a beaucoup travaillé dans les créations aux teintes sobres, sinon sombres. Native de Chicoutimi, où elle vit toujours, Gisèle Tremblay s'est intéressée à l'infographie, à la création assistée par ordinateur, et à la vidéographie. Dans des expositions collectives, elle a proposé aussi bien des peintures que des estampes infographiques, des installations, des travaux utilisant la reprographie. Sa dernière exposition individuelle remonte à 1993.
Dans ses plus récents travaux, on sent chez cette artiste un désir de revenir à la base de l'art, au simple besoin de créer des formes avec le pinceau. Et bien qu'exubérantes, ces couleurs ne sont pas lancées au hasard sur la toile: on y distingue, pour peu que l'on regarde un peu attentivement, des formes, des structures, des éléments qui appartiennent à un projet, ou à un sujet.
D'abord on remarque la division de chaque toile en sections très nettes, soulignées par des contours faits d'un trait de pinceau plus foncé. A l'intérieur de chaque volume ou de chaque élément, la couleur est vive mais aussi nuancée, dégradée et travaillée, ce qui accentue l'impact lumineux de cette couleur.
Chaque image comprend une forme enrobante qui évoque un corps humain, un fruit ou encore une maison. A l'intérieur de celle-ci, d'autres formes évoquent les noyaux, les grains, les pépins des plantes, ou encore l'oeuf ou le corps humain. Dans l'une on peut distinguer un berceau, dans une autre, et très nettement dessinés, un corps humain allongé et un oiseau, dans une autre encore, un profil.
Donc, tout comme Suzanne Tremblay qui expose dans l'autre partie de la salle, Gisèle Tremblay s'intéresse à la notion de l'origine, du début de la vie. Mais elle l'exprime d'une façon qui diffère aussi bien par le médium choisi que par le contenu. Celui-ci insiste davantage sur l'idée de caverne, de contenant végétal auquel elle donne un sens mythique, évoquant aussi les peuples primitifs, notamment dans une des toiles où l'image présentée est très clairement celle d'un feu ardent.
Finalement les compositions de Gisèle Tremblay, à la fois équilibrées et dynamiques, dégagent une impression de vie, de joie, et sont fort agréables à regarder.