Nicole Lebel

Des oeuvres entre le dessin et la peinture
janvier 1995

par Denise Pelletier

CHICOUTIMI (DP) - Le travail de Nicole Lebel se situe entre le dessin et la peinture, entre l'abstrait et le concret. C'est ce qu'explique l'artiste à propos de son exposition, «Objets - espaces - structures», présentée à la galerie L'Oeuvre de l'autre jusqu'au 10 février.
Nicole Lebel avait d'abord choisi la danse et commencé à exercer ce métier à Montréal, lorsqu'elle a bifurqué vers les arts visuels. Dans le discours qu'elle tient à propos de son oeuvre, on décèle des éléments hérités de son ancienne pratique. «Je travaille de façon très gestuelle, par grands mouvements, et il me semble que la structure de mes compositions reflète des postures, des éléments du corps humain», dit-elle.
Pour les formes, elle tire son inspiration de l'architecture industrielle, des cheminées que l'on voit le long du canal Lachine par exemple. Cheminées de forme conique, tuyaux, blocs de béton armé sont les formes en trois dimensions que l'on peut identifier sur ses grandes toiles.
Elle travaille par superposition de multiples couches appliquées sur du papier. Tout d'abord, un quadrillage au crayon suivi d'une couche à l'encre de couleur. Elle travaille ensuite à grands traits, multipliant les lignes, appliquant du fusain, du pastel, de l'acrylique et du gesso, une substance blanche au fini mat que l'on utilise d'habitude comme couche de fond. «J'aime l'imprévu, les «accidents»:  je mets beaucoup d'eau sur la toile et je travaille sur ce qui se passe», dit-elle.
En plaçant l'une après l'autre des formes qui n'occupent qu'une portion de la surface, elle crée ainsi une composition dynamique dont le mouvement se termine abruptement. «Tout à coup, je me rends compte que c'est fini: il n'est pas question de fignoler des petits détails».
Nicole Lebel a commencé il y a cinq ans à travailler dans le domaine des arts visuels: depuis ce temps, sa manière a évolué, car il y avait des corps, des rondeurs et davantage de couleurs au début. Elle a d'abord présenté une installation-performance intitulée «Delirium Vitae» avec la danseuse Isabelle Choinière, puis, avec sa soeur, l'architecte Annie Lebel, une exposition intitulée Curios. L'exposition qu'elle présente actuellement à l'Oeuvre de l'autre a également été montrés, l'été dernier, à La Centrale de la galerie Powerhouse de Montréal.
Depuis le mois d'août, Nicole Lebel explore un nouveau médium: l'huile. Elle fait des expériences qui pourraient bien déboucher sur une nouvelle façon de travailler. «Ce médium est différent et il entraînera certainement une modification du contenu de mes oeuvres», dit-elle.